15 mai 2014
« Manière de voir » n°135 / Juin - juillet 2014
L'Egypte en mouvement
Numéro coordonné par Alain Gresh
Du rêve nassérien d'indépendance à la révolte du « printemps arabe », ce numéro explore l'histoire contemporaine égyptienne. Il explique l'enracinement de l'islamisme depuis cinquante ans, avec la force et les faiblesses des Frères musulmans égyptiens. Et raconte comment leur échec flagrant a ouvert la voie à un coup d'Etat militaire et à une tentative de retour en arrière.
« "Ceux d'en haut, ceux d'en bas" »
Alain Gresh
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La naissance de l'Egypte contemporaine remonte sans doute au règne de Méhémet Ali, qui, au début du XIXe siècle, voulut moderniser l'Etat et la société. Il échoua, mais le flambeau fut repris, cent cinquante ans plus tard, par les jeunes Officiers libres, portés aussi par la vague des luttes anticoloniales. Ils étaient commandés par Gamal Abdel Nasser, qui connut son heure de gloire en nationalisant la Compagnie du canal de Suez en 1956.
Un Egyptien nommé Nasser
A. G.
Naissance d'une troisième force mondiale
Marc Ferro
L'origine de la crise de Suez remonte aux débuts du canal
Eric Rouleau
Ferdinand de Lesseps et Eugénie de Montijo
Pierre Loevenbruck
Les résolutions de la conférence de Bandung
Le nationalisme arabe
E. R.
Quand la France recouvrait sa virilité
René Bayssière
Funérailles grandioses du Raïs
E. R.
L'oeuvre inachevée de Méhémet Ali
Ghislaine Alleaume
Ombres et lumières, polémiques autour du coup d'Etat de 1952
Kamel Labidi
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La défaite égyptienne de juin 1967 face à Israël marqua le déclin du nassérisme, qui s'accéléra après le décès de son fondateur, en septembre 1970. Le président Anouar El-Sadate se lança dans une politique d'ouverture économique (infitah) et de rapprochement avec les Etats-Unis, qui devait aboutir à la signature de la paix avec Israël en 1979. L'assassinat de Sadate en 1981 n'entraîna pas d'infléchissement majeur de la politique du Caire.
Une victoire pour l'« Egypte égyptienne » ?
Marie-Christine Aulas
Les coptes, entre sécurité d'Etat et islamistes
Wendy Kristianasen
« Nul autre pays ne contient autant de merveilles »
Claudine Rulleau
La lutte toujours recommencée des paysans
Beshir Sakr et Phanjof Tarcir
La grève qui a préparé la révolution
Joel Beinin
L'effacement diplomatique du Caire
Sophie Pommier
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Fondée en 1928 par Hassan Al-Banna, l'association des Frères musulmans est un élément important de la vie politique. Durement réprimés par Nasser après 1954, ils ont été libérés par Sadate, qui les a utilisés pour lutter contre les nassériens et la gauche. Le président Hosni Moubarak a pris ses distances à leur égard, sans jamais vraiment ni les interdire ni les autoriser.
La guerre est déclarée entre le colonel Nasser et les Frères musulmans
Robert Vaucher
Années 1970, retour sur la scène politique
Abdel Azim Ramdan
Un islam populiste
Ellis Goldberg
Révisions douloureuses pour la confrérie
Husam Tammam
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Loin d'être un coup de tonnerre dans un ciel bleu, le mouvement qui débute le 25 janvier 2011 a été préparé par de nombreuses luttes ponctuelles pour la démocratie, pour la justice sociale et contre le formidable appareil répressif dominant l'Egypte. Mais ce mouvement s'est heurté à de nombreuses résistances de l'ancien régime. Si la prise du pouvoir par les militaires, le 3 juillet 2013, ne marque pas la mort de la révolution, elle n'en représente pas moins un sérieux revers.
« Si nous arrêtons de rêver... »
A. G.
Le « printemps arabe » toujours vivant
Hicham Ben Abdallah El-Alaoui
La révolution à l'ombre des militaires
A.G.
Le « capitalisme extrême » des Frères musulmans
Gilbert Achcar
Comment sortir de l'instabilité
Pierre Henri et Stéphane Lacroix
Les tâtonnements de la politique américaine
Karim Emile Bitar
Fracture chez les écrivains
Fadi Awad et Claire Talon
Un peintre de l'espoir toujours vivant
A.G.
L'Homme du Nil, de Stratis Tsirkas
Un Nil couleur de rêve, de James Bruce
La Faim, de Mohammed El-Bisatie
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Cécile Marin
Deux époques, deux empires
Au coeur d'un environnement incertain
Chronologie
Bibliographies
Sur la Toile
Alain Gresh
I. Le rêve nassérien d'indépendance

La naissance de l'Egypte contemporaine remonte sans doute au règne de Méhémet Ali, qui, au début du XIXe siècle, voulut moderniser l'Etat et la société. Il échoua, mais le flambeau fut repris, cent cinquante ans plus tard, par les jeunes Officiers libres, portés aussi par la vague des luttes anticoloniales. Ils étaient commandés par Gamal Abdel Nasser, qui connut son heure de gloire en nationalisant la Compagnie du canal de Suez en 1956.
Un Egyptien nommé Nasser
A. G.
Naissance d'une troisième force mondiale
Marc Ferro
L'origine de la crise de Suez remonte aux débuts du canal
Eric Rouleau
Ferdinand de Lesseps et Eugénie de Montijo
Pierre Loevenbruck
Les résolutions de la conférence de Bandung
Le nationalisme arabe
E. R.
Quand la France recouvrait sa virilité
René Bayssière
Funérailles grandioses du Raïs
E. R.
L'oeuvre inachevée de Méhémet Ali
Ghislaine Alleaume
Ombres et lumières, polémiques autour du coup d'Etat de 1952
Kamel Labidi
II. Une si longue stagnation, de Sadate à Moubarak

La défaite égyptienne de juin 1967 face à Israël marqua le déclin du nassérisme, qui s'accéléra après le décès de son fondateur, en septembre 1970. Le président Anouar El-Sadate se lança dans une politique d'ouverture économique (infitah) et de rapprochement avec les Etats-Unis, qui devait aboutir à la signature de la paix avec Israël en 1979. L'assassinat de Sadate en 1981 n'entraîna pas d'infléchissement majeur de la politique du Caire.
Une victoire pour l'« Egypte égyptienne » ?
Marie-Christine Aulas
Les coptes, entre sécurité d'Etat et islamistes
Wendy Kristianasen
« Nul autre pays ne contient autant de merveilles »
Claudine Rulleau
La lutte toujours recommencée des paysans
Beshir Sakr et Phanjof Tarcir
La grève qui a préparé la révolution
Joel Beinin
L'effacement diplomatique du Caire
Sophie Pommier
III. Un islamisme enraciné

Fondée en 1928 par Hassan Al-Banna, l'association des Frères musulmans est un élément important de la vie politique. Durement réprimés par Nasser après 1954, ils ont été libérés par Sadate, qui les a utilisés pour lutter contre les nassériens et la gauche. Le président Hosni Moubarak a pris ses distances à leur égard, sans jamais vraiment ni les interdire ni les autoriser.
La guerre est déclarée entre le colonel Nasser et les Frères musulmans
Robert Vaucher
Années 1970, retour sur la scène politique
Abdel Azim Ramdan
Un islam populiste
Ellis Goldberg
Révisions douloureuses pour la confrérie
Husam Tammam
IV. La révolte

Loin d'être un coup de tonnerre dans un ciel bleu, le mouvement qui débute le 25 janvier 2011 a été préparé par de nombreuses luttes ponctuelles pour la démocratie, pour la justice sociale et contre le formidable appareil répressif dominant l'Egypte. Mais ce mouvement s'est heurté à de nombreuses résistances de l'ancien régime. Si la prise du pouvoir par les militaires, le 3 juillet 2013, ne marque pas la mort de la révolution, elle n'en représente pas moins un sérieux revers.
« Si nous arrêtons de rêver... »
A. G.
Le « printemps arabe » toujours vivant
Hicham Ben Abdallah El-Alaoui
La révolution à l'ombre des militaires
A.G.
Le « capitalisme extrême » des Frères musulmans
Gilbert Achcar
Comment sortir de l'instabilité
Pierre Henri et Stéphane Lacroix
Les tâtonnements de la politique américaine
Karim Emile Bitar
Fracture chez les écrivains
Fadi Awad et Claire Talon
Un peintre de l'espoir toujours vivant
A.G.
Iconographie
Sauf mention contraire, les photographies de ce numéro sont l'oeuvre de Pauline Beugnies. Cette photographe est née à Charleroi en 1982. Basée au Caire pendant cinq ans, elle privilégie les projets documentaires au long cours. Elle se concentre aujourd'hui sur le monde arabe et musulman, dans l'idée d'établir des ponts, de déconstruire les stéréotypes. En 2011, elle a reçu une bourse du Fonds pour le journalisme belge pour travailler sur la jeunesse égyptienne. Ce projet est toujours en cours et fera l'objet d'un livre et d'une exposition en janvier 2016. Elle coréalise le webdocumentaire Sout al Shabab (« La voix des jeunes »), en partenariat avec France Culture. Le projet est sélectionné dans plusieurs festivals et a reçu le prix du journalisme méditerranéen de la Fondation Anna Lindh.Extraits littéraires
Karnak Café, de Naguib MahfouzL'Homme du Nil, de Stratis Tsirkas
Un Nil couleur de rêve, de James Bruce
La Faim, de Mohammed El-Bisatie
Cartographie

Cécile Marin
Deux époques, deux empires
Au coeur d'un environnement incertain
Documentation et édition
Olivier PironetChronologie
Bibliographies
Sur la Toile